« Rencontre avec » :
une série de portraits pour mieux connaître les femmes et les hommes de la Banque,
autour de leurs métiers, leurs missions et leur quotidien au travail.
Aurore Cayrel, gestionnaire d’informations économiques et financières à Bastia
Mon métier à la Banque de France
Je suis gestionnaire d’informations économiques et financières, au service des entreprises de la succursale de Bastia. Mon rôle est d’attribuer une cotation aux entreprises, après analyse de leur bilan et en tenant compte de leur environnement. Cette note permet aux établissements financiers d’estimer la capacité d’une entreprise à honorer ses engagements financiers, et d’identifier de potentiels risques de défaut de crédit.
Quels sont les différents postes que vous avez occupés à la Banque de France ?
Je suis entrée à la Banque de France en 2003. J’étais alors employée d’une autre administration, et je travaillais en étroite collaboration avec les agents du service surendettement de la Banque, qui m’ont donné envie de passer le concours de cette prestigieuse institution. J’ai intégré en 2003 le service surendettement de la succursale de Saint-Denis, où j’ai travaillé pendant 9 ans. J’ai ensuite demandé ma mutation pour la Normandie puis, deux ans plus tard, pour la Corse. Peu de temps après mon arrivée à Bastia, j’ai été convoquée dans le bureau du directeur : le service des entreprises avait besoin de renfort, et l’on m’a proposé de changer de poste. J’ai accepté, avec un mélange de curiosité et d’appréhension. Après plus de 10 ans au surendettement, je sortais de ma zone de confort !
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Quel souvenir gardez-vous de ce changement de poste ?
Cette période a été très intense, puisque j’ai dû apprendre un nouveau métier, me former à d’autres compétences, et oublier certains de mes anciens automatismes. Mais j’ai été soutenue au quotidien, à la fois par mes collègues et ma hiérarchie, et cette bienveillance collective m’a beaucoup aidée à opérer la transition. Je me suis essentiellement formée sur le terrain, et j’ai progressé grâce à l’aide de mon équipe, ma volonté et mon travail personnel. J’ai toujours perçu ce changement de voie professionnelle comme une vraie opportunité : celle de s’enrichir intellectuellement, d’apprendre de nouvelles choses tous les jours, de relever des défis, et de renforcer son estime de soi. C’est une très grande chance de pouvoir changer de métier au cours de sa carrière, et je ne regrette pas un seul instant de l’avoir fait. D’ailleurs, j’ai à nouveau décidé de changer de cap, et d’entamer une formation pour devenir CLS (correspondant local de sécurité) !
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Qu’aimez-vous particulièrement dans votre quotidien professionnel actuel ?
La dimension relationnelle de mon métier est fondamentale pour moi. J’échange avec un grand nombre d’interlocuteurs – dirigeants de grandes entreprises ou de TPE/PME, banquiers, comptables… – et ce sont ces rencontres et ces échanges qui comptent le plus dans mon quotidien. Cette dimension relationnelle était déjà présente lorsque je travaillais au surendettement, mais le contexte était plus stressant et plus compliqué à gérer psychologiquement : j’étais en contact avec des particuliers en difficulté financière, que j’essayais d’aider au maximum et le plus rapidement possible. Aujourd’hui, j’interagis avec des chefs d’entreprise qui sont souvent fiers de nous parler de leur entreprise. Le climat est plus détendu.
Quelles sont les difficultés de votre métier ?
Il faut savoir gérer les émotions négatives de certains de nos interlocuteurs, qu’il s’agisse de chefs d’entreprise mécontents de leur notation, ou de dirigeants dont la société est en déclin. Dans ce dernier cas, je suis parfois frustrée de ne pas pouvoir suffisamment les aider.
L’autre « irritant » classique de mon quotidien est lié à l’informatique et ses aléas, qui créent parfois des tensions et de l’énervement.
Où vous voyez-vous dans 5 ans ? 10 ans ?
Je n’ai pas de plan de carrière précis en tête. Je me suis toujours laissée porter par les opportunités et mes différentes rencontres, et pour l’instant, cela a plutôt bien fonctionné ! Il est probable cependant que j’occupe dans les prochaines années un poste de CLS, auquel je me forme actuellement. J’espère me plaire dans cette future fonction, et m’y épanouir autant que dans mes précédents métiers. En tous cas, je souhaite continuer ma carrière à Bastia, une ville où il est très agréable de travailler. Ne serait-ce que pour le plaisir de longer la côte chaque matin en bus, et de voir le soleil se lever sur la mer…
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Retranscription écrite des podcasts