
Sébastien Reymondie, animateur front-office à Bordeaux
Mon métier à la Banque de France
Je travaille au département Entreprise de la succursale de Bordeaux. J'anime une équipe de cinq personnes, chargées de réaliser des entretiens de cotations et de coter des entreprises. Je suis également correspondant TPE pour la Gironde, correspondant startup pour la Nouvelle Aquitaine et co-animateur pour les enquêtes de conjoncture du département. En tant que correspondant PME et startup, mon rôle est d'orienter les sociétés qui nous sollicitent vers les bons interlocuteurs (associations, acteurs de l'écosystème start-up, services spécifiques de la Banque de France…), en fonction de leurs besoins. Il s'agit d'un nouveau dispositif mis en place par la Banque pour renforcer son accompagnement auprès des créateurs d'entreprises.
Depuis un an et demi, dans le cadre de la stratégie d'éducation financière mise en place par la Banque de France, je contribue également à sensibiliser les collégiens et lycéens à l'éducation économique, budgétaire et financière.
Quels sont les différents postes que vous avez occupés à la Banque de France ?
J'ai d'abord travaillé à Paris Raspail comme analyste financier GEODE, de 2002 à 2014. Mon rôle était d'aider les dirigeants d'entreprise à établir un diagnostic économique et financier de leur société, et de réaliser des simulations prévisionnelles. En 2014, j'ai déménagé à Bordeaux, où je suis resté à ma fonction d'analyste GEODE pendant trois ans, avant de devenir animateur au pôle transversal à l'occasion d'une promotion interne. En 2021, j'ai pris mon poste actuel au service Entreprises.
Comment se sont passées les transitions entre ces différents postes ?
Ce n'est pas toujours évident de sortir de sa zone de confort et de changer d'équipe et de responsabilités. Un temps d'adaptation est toujours nécessaire. Mais c'est aussi ce qui rend les choses intéressantes : chaque étape a été l'occasion pour moi de me former à de nouvelles compétences, de faire de nouvelles rencontres et d'évoluer sur le plan personnel et professionnel. J'ai aussi eu la chance de suivre diverses formations - analyse financière, management, certification GEODE… - qui m'ont aidé à maîtriser mes sujets plus facilement.
Qu'est-ce qui vous a guidé tout au long de ce parcours ?
Mon parcours est avant tout le fruit de rencontres déterminantes. J'ai intégré la Banque de France après avoir rencontré, par hasard, un collaborateur de la Banque très enthousiaste, qui m'a donné envie de passer le concours. Lorsque j'ai intégré la Banque de France, j'ai ensuite eu la chance d'être accompagné dans ma prise de poste par un collègue expert de son sujet, qui savait faire parler les chiffres mieux que quiconque, qui a cru en moi, m'a transmis sa passion et son énergie. C'est en grande partie grâce à lui que je suis resté 14 ans à ce poste ! Je dois également ma promotion au sein du département transversal à un manager bienveillant, qui m'a encouragé à postuler.
L'autre fil conducteur de mon parcours à la Banque de France, c'est mon goût pour l'échange et la dimension humaine de mon travail. En tant qu'analyste GEODE, j'entretenais un lien étroit et privilégié avec les chefs d'entreprise. Aujourd'hui, je suis en contact avec des publics variés - grandes entreprises, startup, PME, scolaires… - auprès de qui je m'investis et que j'ai la sensation d'aider concrètement.
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Qu'aimez-vous particulièrement dans votre quotidien professionnel ?
C'est justement cette dimension de « service public » qui me plait le plus. La Banque de France n'est pas cette tour d'ivoire que l'on imagine parfois. C'est au contraire une institution aux prises avec son environnement, qui a un impact très concret dans le quotidien des gens. Mon poste me donne la possibilité d'accompagner des entreprises, d'échanger avec des dirigeants sur leur stratégie, d'aider des startups à grandir… c'est très gratifiant pour moi.
J'aime aussi beaucoup l'aspect managérial de mon métier. Manager, c'est instaurer une dynamique, trouver des solutions, partager des difficultés et des joies avec une équipe. J'apprends beaucoup de cet exercice.
J'ai enfin la chance d'avoir un métier aux multiples « casquettes », qui apportent beaucoup de diversité dans mon quotidien.
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Quels aspects de votre métier aimeriez-vous changer ?
Sur le plan informatique et des outils technologiques, j'ai parfois le sentiment d'être en décalage avec ceux utilisés par les créateurs d'entreprises. J'aimerais également que l'image de la Banque de France évolue plus rapidement : nous sommes encore assez peu identifiés sur les segments PME/startups, alors que nous lançons de plus en plus de programmes d'accompagnement auprès de ces publics. La Banque de France n'est pas cette « grosse machine » que l'on imagine parfois et j'aimerais que cela soit davantage reconnu !
Où vous voyez-vous dans 5 ans ? 10 ans ?
Je suis nostalgique de Paris et du boulevard Raspail où j'ai travaillé pendant 14 ans… et je rêve parfois d'un retour vers la capitale, pour en capter à nouveau l'énergie unique et le bouillonnement permanent. Mais je suis aussi très attaché à Bordeaux. La succursale de la Banque se situe près de la Place de la comédie, à deux pas du Grand Théâtre. C'est un lieu très agréable. Dans tous les cas, je souhaite continuer à manager des équipes, à interagir avec des publics variés et à contribuer par mon travail à soutenir le tissu économique.
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