La récente réforme des accords de coopération monétaire entre la France et l'Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA) se traduit en 2020 par une rénovation des coopérations monétaires Afrique-France, qui inclut aussi les liens avec l'Afrique centrale et les Comores. Elle a rendu caduque la notion de Zone franc. Elle pérennise néanmoins d'importants fondements – à commencer par la garantie française – de ces coopérations. Sur cette base, la Banque de France continue d'assurer, en collaboration avec la Direction Générale du Trésor, un suivi économique et financier des unions monétaires et des pays concernés par ces accords.
Dans le cadre de cette coopération rénovée, le
nouveau rapport annuel des Coopérations monétaires Afrique-France a été publié le 28 octobre. Il a été rédigé par le Service Afrique et Développement (SADEV), anciennement COMOZOF (voir
infra), en collaboration avec la Banque centrale des États de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO), la Banque des États de l'Afrique Centrale (BEAC) et la Banque Centrale des Comores. Outre les chapitres dédiés à chacune des trois régions et un chapitre analytique, il comprend cette année de nombreux développements consacrés à l'impact économique de la pandémie de la Covid-19 (cf. tableau 1) et aux mesures prises pour y faire face (Cf.
Communiqué de presse). Ce thème sera également au cœur de
la « Réunion des ministres et Gouverneurs » des pays membres de l'UEMOA et de la CEMAC, des Comores et de la France, qui aura lieu le 2 novembre.

Ce rapport annuel est également enrichi par des « points de vue » de la BCEAO, BEAC et de la BCC sur les mesures prises face à la crise. Le recul de l'activité économique en Afrique subsaharienne s'est traduit par une forte dégradation des déficits budgétaires et extérieurs, en partie compensés par des plans de relance contracyclique. En dépit d'une assistance financière international rapide et massive, cette détérioration débouche sur une accélération de l'endettement (Cf. graphique ci-dessus) et une montée du risque de solvabilité d'États déjà parfois très endettés. La question du cadre de traitement des dettes publiques constitue un enjeu majeur de l'agenda international en 2020-2021, d'autant que les besoins de financement de ces pays pour atteindre les objectifs de développement durable à l'horizon 2030 demeurent élevés (Cf. chapitre « Enjeux et défis »).
En lien avec cette réforme de la Coopération monétaire entre la France et l'UEMOA, l'ancien COMOZOF (Service de la Zone franc et du financement du développement)
évolue pour devenir le SADEV (Service de l'Afrique et du développement) avec des responsabilités élargies et moins centrées sur l'ancien espace de la Zone franc, même si la couverture des coopérations monétaires Afrique-France demeure un axe majeur de ses activités.